Le vendredi 12 janvier, je me suis rendue à l’école de Serdinya (66) pour expérimenter avec les élèves de CM1& CM2, ces trois concepts, que sont la collaboration, la coopération et bien sur la compétition.
Pour changer, commençons par nous mettre d’accord sur les termes. Voici ce que j’entend par :
– Coopération : D’abord on discute après on agit. Ensemble on cherche à remplir un objectif commun.
– Collaboration : Eh bien c’est pareil, mais pas tout à fait, on a objectif commun, mais on a surtout un objectif personnel pas forcément identique. Moralité, bien souvent, on agit et après on discute.
– Compétition : Par contre, en opposition avec les deux autres, ici, c’est chacun pour soit.
Régulièrement, on me demande des jeux de coopération, pour que les enfants puissent expérimenté le « vivre ensemble ». La question est, pour moi, souvent, plus complexe à répondre qu’il n’y parait. Certes, ma passion, a tendance, à m’amener dans des digressions sans fin. Pourtant, la plupart du temps, si je suis ennuyée, c’est parce que je n’ai pas, dans ma ludothèque, de jeux, qui répondent à cette question.
La plupart des jeux de « coopération » sont 10 ans et plus. Ils sont donc destinés à des joueurs expérimentés, du moins en théorie. En effet les concepteurs considèrent que la mécanique de coopération demande une certaine fluidité dans les autres domaines (lire, compter, les choix stratégiques, les règles complexes).
Je pourrais me fier à mon expérience avec mes enfants et mes neveux, mais heureusement, je joue avec eux, depuis leur plus jeune âge, avec de multiples mécaniques. C’est pourquoi, aucun d’entre eux ne peux être considérer comme débutant, même à 5 ans.
La classe CM1, CM2 de Serdinya a participé à cette animation visant, pour moi, à vérifier si les jeux de coopération sont réservé à un public averti… et pour eux à découvrir ces trois concepts.
Ils se sont divisés en 3 groupes. Et chacun de ces groupes à expérimenté 3 ou 4 titres pour un total de 9 jeux expérimentés sur toute la classe. ( Sur Ludovox, vous retrouverez, descriptif et tranche d’âge, y’a qu’à suivre le lien de titre.)
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C’est le jeux de coopération par excellence. Si l’un des membres perd tout le monde perd. Si l’un des objectifs n’est pas remplis tout le monde perd.
La mécanique n’est pas si facile à mettre en place, avec trois pilier :
1- Chacun à un pouvoir particulier ;
2- remplir la mission de chasse au trésor;
et… 3- Couler l’ile de plus en plus vite.
Pourtant, les élèves ont vite compris le système. Le plus habitué à jouer, c’est placé en tant que leader (et un bon avec ça) et il a guidé les autres en souplesse. Tous les élèves du groupe on voté POUR. Ils ont beaucoup apprécié la nouveauté à ne pas être en compétition et la dynamique du jeu. Travailler ensemble avec chacun ses forces rend les objectif plus facile atteindre. « Tout le monde apporte au groupe ».
On en a déjà parlé ici et promis, je n’ai pas triché. Il était intéressant de voir que sa mécanique facile à acquérir, fait toujours l’unanimité. Celui-ci est, par contre, un jeu de collaboration par excellence. Chaque joueur doit remplir sa mission indépendamment des autres pour réussir la recette collective.
Mise à part, le problème de ce sablier toujours plus court à chaque recette, les élèves ont vite saisi comment s’aider sans se remplacer et sans trop discuter. Là aussi tout le groupe à voté POUR. Si j’avais aimer son coté familial asymétrique qui permet une bataille équilibré, quand même. Les élèves ont pu voir qu’ils étaient quasi-égal en force. « Ils ont gagné mais… »
Un jeu mixte à dominance compétitive. Certe la survie est beaucoup plus simple à plusieurs, mais lorsque les denrées commencent à se raréfier….
Heureusement, les parties ne faisaient que 20 min et les discussions stratégiques duraient longtemps… Parce qu’on aurait, peut être, pu observer aussi, l’aigreur d’être le premier éliminé, ou la colère d’être trahis. Je dois tout de même avouer que j’ai beaucoup aimé voir les personnalités se dévoiler en mode entraide et trahison. Et assumée, avec ça.
Pour que trahis, traitre et bon samaritain tombe d’accord, c’est qu’il se sont quand même bien amusé.
Les partagés
Parce que je suis joueuse et que rester aux concepts simples aurait été trop facile. Je me suis dit : « pourquoi ne pas augmenter le nombre de protagoniste autour de la table? » Plus facile ou plus dur ? . Et bien sur je n’ai pas été déçu.
La rêgle de last message est facile. Même super facile si on en croit les volontaires et pourtant surprise… Communiquer sans parole est un vrai défi. Arriver à une conclusion unique à nombreux pas simple, non plus.
Au final, un résultat partagé : entre ceux qui se sont retrouvé dans le débat du groupe ; ceux qui n’ont pas réussi à faire entendre leur voix ; ce qui aurait aimé transmettre un message ; etc… les avis étaient complètement mitigé. Malheureusement, ce format si particulier d’animation ne permettait pas à tout le monde d’expérimenter tous les postes et il ne permettait pas non plus de conduire les élèves vers une procédure d’échange structurée. Cela mériterait, peut être, un autre essais sous un autre format plus didactique et moins découverte.
Arcimboldo : On a tendance à penser que la compétition est moins bien que la coopération. Après tous, « les plus grandes découvertes et avancées scientifiques ont eu lieu grâce à des collaborations internationales.. ». » Les capacité de survie sont drastiquement augmentée par la solidarité »… Arcimboldo est un jeu compétitif sans enjeux. Juste de la création pure, pas de mauvaise réponse, juste les goûts de chacun. L’outil est facile à employer, agréable à prendre en main et les règles peuvent changer suivant les besoins ( ajouter des draft, des bouches à oreilles, des enjolivements etc… ). Le groupe en charge de le tester, a joué avec les règles de bases, (piocher –> créer).
La mécanique même en rendu le vote partagé. Créer c’est frustrant une bonne moitié du temps, mais croyez en une artiste Lainière, c’est aussi le Kif ultime l’autre moitié. En 20 minutes, il n’était donc pas surprenant que ces deux avis soit découvert.
(Quand je dis, que je n’aime pas jouer trop facile.)
J’ai fait tester ce jeu suivant deux règles. Je les avais déjà testées, en groupe hétérogène (famille/amis, âge de 8 à 50ans).
1- règles fournies : chacun pour soit
2- Coopératif : Vaincre ensemble les monstres
A ces deux occasions, les joueurs ont préféré le mode coopératif. Le mode standard est amusant, mais ne conviens pas à toutes les personnalités
Dans la même idée que pour « last message », j’ai voulu agrandir les groupes et travailler sur la compréhension. Cependant, ces règles sont légèrement plus complexe, puisque 2 groupes sont en compétition et qu’il faut comprendre le principe de jeu de piste à travers la ville.
Les groupes ont donc cumulé les problèmes rencontrés avec last message avec la fatigue de fin journée… Oui 4 règles de jeux différents en une demi-journée, demande pas mal d’effort et de concentration.
Les votes ont été partagés entre : « j’ai rien compris », « on m’écoute jamais d’abord », et « c’était pas mal, quand même on a gagné ». Oui, parce que les deux équipes ont fini ex-aequo.
Les rejetés
Jeu de collaboration par excellence, basé sur le constat de tout à l’heure : « les plus grandes découvertes et avancées scientifiques ont eu lieu grâce à des collaborations internationales. » Il est fournis, avec les biographies des scientifiques incarnés, avec une charmante parité triée par génération. Et même, si au vu de la mécanique, les scientifiques ne deviennent que des accessoires stratégiques, il reste dans mon top dix personnel.
Pourtant son rejet à fait l’unanimité. Trop compliqué ? Peut être, pour de vrai débutant… ou peut être que la partie était trop courte ?.. Je pense plutôt, que c’est le fait que se soit, une collaboration sans coopération qui a vraiment influé le vote. Parce qu’on peut, en effet, travailler ensemble chacun pour soit… (Il n’y a qu’a regardé autour de soit.)
Je remercie les enfants pour m’avoir rappelé que c’est moins drôle comme ça.
Si je devais recommander un jeu de société, en éducation civique, se serait celui là. Bien sur, il en existe des plus bienveillants et plus didactique. Mais, si vous voulez faire expérimenter le harcèlement de classe, à vos enfants … Bienvenu dans King Of Tokyo.
Sous forme de KaÏju, affrontez-vous dans un combat, un contre tous, tous contre un, ET surtout retrouvez vous, aussi, sur la sellette.
Se disputer, se chamailler est un processus naturel chez la plupart des enfants qui apprennent le « vivre ensemble ». J’ai aimé ce jeux où l’agressivité n’est pas un tabou. Elle n’est pas à sens unique; elle ne valorise pas la loi du plus fort ou du plus malin; Le hasard et le choix détermine si vous voulez être victime, bourreaux, vainqueur ou perdant. La violence est canalisée, expérimentée et soit acceptée soit REJETEE.
La maitresse de Serdinya sera contente de savoir que se groupe a, à l’unanimité, rejeté la violence et exprimé QUE c’était cela qu’il n’avait pas aimé et pas le jeu en lui même.
Une après midi bien remplie pour les élèves de Serdinya, qui pour la plupart, ont joué le jeu jusqu’au bout. Ils étaient même repartant pour une nouvelle sélection. De mon coté, c’était facile de les rendre heureux avec des jeux sur la Coopération. Qu’est ce que ça serait si c’était des jeux sur les Mathématiques, La communication et la narration, les sciences et technique, le développement durable ?
Apprendre par le jeu… j’y crois. Ce format était là pour découvrir des notions mais pas les maitriser. En ça je pense qu’il a bien remplis son objectif mais … Que dire 15 jours plus tard ? Qu’ont t’ils retenu de cette après-midi ? et d’autres groupes, qu’en penserait t’il?
En tout cas voici notre avis et pour changer…